Propreté chez l'enfant
hello les assistantes mat
Comment abordez vous la propreté chez les enfants que vous avez en garde?
vous proposez aux parents d'essayer ou attendez que les parents vous le demande ?
bonne journée
Re: Propreté chez l'enfant
Bonjour,
Ici pr le moment ce sont les parents qui me l'ont proposé. Ils m'ont demandée ce que j'en pensais aussi. Par contre je leur dis que c'est à eux de commencer le week end.
Des le lundi, on discute de ce qui a été mis en place du week end et c'est parti.
Bonne journee
Re: Propreté chez l'enfant
En fait, c'est l'année des 2 ans .... voire plus tôt comme c'est le cas pour un enfant de 22 mois, qui voit celui de 2 ans et demi aller sur les toilettes et qui a envie aussi ..... Au début c'est un jeu, histoire de dompter les toilettes.....et surtout, faire comme les grands .....
Ce ne sont pas les parents qui me l'ont demandé, ça s'est fait tout seul car avec un grand de 3 ans, qui fait tout seul, cela donne envie aux plus jeunes d'essayer ....
Re: Propreté chez l'enfant
Après, il ne faut pas oublier que ce que les enfants font chez la nounou, ils ne le font pas forcément chez papa et maman .....
Re: Propreté chez l'enfant
Bonjour,
Je ne prend pas ce genre d'initiative, je laisse au parent son rôle et il l'apprécie.
Que ce soit pour le bon déroulement de la diversification alimentaire ou l'acquisition de la propreté, je laisse le parent prendre les décisions et m'en parler.
Ce n'est pas parce que j'ai de l'expérience (celle de mes enfants et de celles des autres que j'ai pu accueillir en 10 ans de métier) que je dois l'étaler et me substituer aux parents qui font la leur.
Re: Propreté chez l'enfant
Bonjour,
Je vous mets un document qui explique bien les différentes étapes de maturation pour aller vers la propreté.
I. – QU’EST-CE QUE L’ACQUISITION DE LA PROPRETÉ ?
L’enfant est propre lorsqu’il perçoit de lui-même son besoin (sensation d’inconfort), qu’il en a conscience (ce n’est plus un réflexe), qu’il peut se retenir (contracter ses sphincters), qu’il peut aller lui-même sur les toilettes ou sur le pot (ou demander, s’il est dans un endroit inconnu), puis de relâcher pour se soulager.
Les sphincters sont des muscles qui permettent de retenir et d’expulser à volonté les selles et les urines. Ils ne fonctionnent qu’au moment de la maturation des terminaisons nerveuses (le long de la colonne vertébrale).
Cette maturation se fait dans le temps et est différente d’un enfant à l’autre. C’est une étape majeure du développement corporel et social du jeune enfant. Pour arriver à ce contrôle, il doit reconnaître les stimulations internes (ex. : vessie pleine) et être capable de maîtriser ses muscles sphinctériens (fermeture ou ouverture sur commande), ce qui implique que l’enfant va passer par différentes étapes de maturation :
– maturité suffisante du système neuromusculaire (« pouvoir »),
– maturité intellectuelle (« comprendre »),
– maturité affective (« vouloir »).
II. – LA MATURATION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL ET PÉRIPHÉRIQUE
A. L’acquisition du contrôle du sphincter urétéral et anal
L’enfant va passer par plusieurs étapes :
Durant la première année, la miction (urine) est réflexe, c’est-à-dire déclenchée par la pression dans la vessie, au-delà d’un certain seuil, sur laquelle l’enfant ne possède aucun contrôle. De même, l’expulsion des matières fécales (défécation) dépend d’un système réflexe gastro-colique et iléo-colique, déclenché par la stimulation des tensio-récepteurs de la paroi rectale distendue par la présence de selles.
À partir de la fin de la première année, les connexions avec les centres cérébraux supérieurs existent, grâce à la myélinisation du système nerveux central et périphérique, ce qui fait que la miction et l’expulsion des selles vont devenir un acte conscient et volontaire, avec une fréquence quotidienne réduite.
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Re: Propreté chez l'enfant
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Vers dix-huit mois, l’enfant va prendre conscience que sa vessie est pleine sans pouvoir retenir l’ouverture réflexe des sphincters. Il se tortille, dit « caca » tout en se mouillant. Cette sensation de « plein » est un préalable à la nécessité de faire ses besoins.
Puis, l’enfant peut retenir un court instant l’ouverture des sphincters. Il demande ou va sur le pot, mais il faut faire vite !
L’enfant va pouvoir contrôler volontairement l’ouverture des sphincters. Il demande ou va sur le pot, quand il en a envie.
Enfin, il pourra uriner sur demande, même si la vessie n’est pas pleine : « prendre ses précautions » avant de sortir... « Je n’ai pas envie », « Vas-y quand même ! »
Vers l’âge de deux à quatre ans, la propreté diurne et la maîtrise automatique du sphincter anal sont généralement acquises.
À partir de trois ans, le système régulateur de l’évacuation vésicale devient automatique et permet à l’enfant de dormir en toute sécurité. En cas d’urgence, l’enfant contracte volontairement le sphincter externe et les muscles du plancher périnéal.
B. La maturation biomécanique
Être capable de marcher, de s’asseoir, de se lever seul, de se tenir accroupi en équilibre sur ses deux jambes sans tomber, ou encore de monter et descendre les deux-trois marches d’un escabeau de ménage... ces actions montrent l’acquisition d’une certaine force musculaire de l’enfant, et, notamment, celle du périnée, un groupe de muscles étendu dans tout le bassin qui aide à fermer la vessie.
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Re: Propreté chez l'enfant
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III. – LA MATURATION INTELLECTUELLE
L’enfant doit être capable de comprendre ce que l’adulte attend de lui, ce qu’est « se retenir » ou « évacuer » l’urine ou la selle, et quel est « le bon endroit ».
Quand l’enfant aime jouer à placer des objets dans un récipient, qu’il vous imite de plus en plus dans ses jeux, qu’il offre des jouets, qu’il est fier de ses acquisitions et aime être félicité, on peut considérer qu’il est prêt.
Cependant, on doit tenir compte de ses capacités de langage :
dans son versant réceptif, permettant à l’enfant de suivre des directives simples (une ou deux directives) ;
dans son versant expressif, permettant à l’enfant de communiquer le besoin d’utiliser le petit pot (ou le siège de toilette adapté) avec des mots ou des gestes reproductibles.
Le tout-petit doit être capable de comprendre de lui-même la relation logique entre la « sensation de plein », aller sur le pot, et le résultat de cette sensation (urines ou matières fécales), ainsi que la détente et le soulagement. Comme pour toute acquisition, l’enfant doit s’exercer de façon pratique pour comprendre. Ce sont des expériences qui au début ne sont pas toujours suivies de réussite.
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Re: Propreté chez l'enfant
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IV. – LA MATURATION AFFECTIVE, PSYCHOLOGIQUE
Tous les processus du développement de l’enfant sont pris dans une double ambivalence, difficile à comprendre par l’adulte. Les comportements de l’enfant sont contradictoires.
A. Grandir ou rester petit ?
Pour « vouloir », l’enfant doit avoir le désir de grandir, être autonome, faire « tout seul », mais pas pour plaire à l’adulte. Il est nécessaire qu’il soit acteur et cela demande de la confiance en soi.
Ce qui est physiologique ne doit pas devenir relationnel, ne doit pas être une obligation imposée de l’extérieur.
Sa décision est issue de son désir d’être comme les adultes, il veut leur ressembler, intégrer leurs normes de comportement. C’est pour cette raison qu’il commence à ne pas céder immédiatement à son besoin, il abandonne son jeu ou toute autre activité et ne fait ses besoins qu’à l’endroit qui convient.
Mais, avant, il doit être capable de renoncer à la situation confortable et connue – donc rassurante – des couches, pour une situation inconnue, celle du pot.
En se séparant de ses couches, l’enfant renonce aussi à un moment privilégié passé en compagnie de l’adulte : le moment du change.
Il ne doit pas avoir peur de se séparer de quelque chose qui lui appartient, qu’il produit puis jette dehors et dont il suit la perte de ses propres yeux.
Pour cela, il a besoin de développer une force de volonté considérable et peut vivre un conflit non pas avec l’adulte, mais interne : éprouver des peurs de disparition, d’anéantissement, comme probablement celles qu’il peut ressentir quand il lâche dans le pot l’urine et plus particulièrement les selles.
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Re: Propreté chez l'enfant
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B. Satisfaire les désirs de ses parents et de « nounou » ou s’y opposer et affirmer les siens ?
Dans notre culture, l’acquisition de la propreté répond à une demande de l’entourage, c’est en quelque sorte un « cadeau » que l’enfant fait à l’adulte.
Le « non » est un moyen de s’affirmer et d’affirmer sa différence face à l’adulte, de faire respecter sa différence. L’emploi du « moi, je » dans son langage est également le signe que le processus d’éveil à la conscience de soi et la délimitation de son « moi » ont eu lieu chez l’enfant. À un âge où les adultes lui imposent beaucoup d’interdits, l’incitent plus ou moins à aller sur le pot, l’enfant a envie de maîtriser, garder, ses matières et ses couches. Choisir de ne pas aller sur le pot peut être une bonne occasion de garder le contrôle et de s’affirmer. L’enfant apprend à gérer et à contrôler un aspect que sa mère ne peut en aucun cas lui opposer ou lui imposer. En se retenant, l’enfant domine et dispose enfin d’une partie de lui-même, puisque c’est ainsi qu’il conçoit ses selles.
Certains événements familiaux (naissance, deuil, séparation, déménagement...) peuvent entraver l’acquisition de la propreté ; l’enfant propre peut traverser une phase dite de « régression » et faire dans sa culotte pour exprimer inconsciemment un malaise.
V. – LE RÔLE DE L’ASSISTANTE MATERNELLE
Cette étape importante dans le développement mental et social du jeune enfant demande un accompagnement et une présence bienveillante pour que tout se passe au mieux, dans le respect de l’enfant et de ses besoins.
Il s’agit d’une disposition naturelle inscrite dans le développement ordinaire des enfants et non d’un apprentissage d’une habitude, ou de l’appropriation d’une nouvelle connaissance, et encore moins d’un dressage.
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Re: Propreté chez l'enfant
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Il ne sert à rien d’anticiper, l’enfant ne sera propre que lorsque les différents stades de maturation seront réunis. En effet, comme le soulignent Mária Vincze et Judit Falk, dans le cadre de la pédagogie de Lóczy-Emmi Pikler, « la confiance en la capacité de développement de l’enfant, en ce "moteur" inné qui le pousse à grandir, sans l’intervention directe de l’adulte, est une pédagogie qui permet à l’enfant de s’approprier les normes sociales présentées par la personne aimée, à condition qu’il bénéficie d’une relation affective stable. [...] Toute intervention dans le rythme individuel de développement de chaque enfant, toutes les tentatives visant à accélérer son développement par des stratagèmes sophistiqués, lui portent préjudice. [...] L’enfant, ayant de bons rapports avec l’adulte, acquiert ce contrôle sans aucun apprentissage de l’adulte ».
Dans le quotidien de l’assistante maternelle, la question de l’âge est souvent posée par certains parents confrontés à la pression de l’entourage ou lorsqu’ils commencent à penser à la rentrée scolaire.
Mais l’école ne constitue pas un repère et ne doit pas faire oublier le bien-être de l’enfant.
L’assistante maternelle, en tant que professionnelle de la petite enfance, doit comprendre le processus d’acquisition de la propreté pour avoir une attitude professionnelle adaptée, en concertation avec les parents, dans le respect des capacités de l’enfant.
En effet, certains parents auront besoin du soutien et de la connaissance de l’assistante maternelle pour comprendre les besoins de leur enfant.
Il convient d’en parler avec eux dès le début de l’accueil, même si ce sujet ne constitue pas encore une préoccupation parentale.
Cela suppose que l’assistante maternelle y ait réfléchi au préalable et que sa pratique à ce sujet apparaisse clairement dans son projet d’accueil. Elle pourra y préciser que le bien-être de leur enfant est sa priorité, qu’elle ne fera rien qui puisse nuire à sa santé ou ne respecte pas son évolution, même s’ils lui demandent, par exemple, de le mettre sur le pot trop tôt.
L’assistante maternelle pourra reprendre les échanges, dès qu’elle aura repéré la maturité individuelle de l’enfant, afin de mettre en place une attitude cohérente.
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Re: Propreté chez l'enfant
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Il n’y a pas de recette ou de formule. Chaque professionnelle doit adapter son attitude à la compréhension de la situation et à la connaissance qu’elle a de l’enfant dont elle s’occupe. Elle doit se rendre alors disponible pour l’enfant, pour l’accompagner, et doit rester attentive à son comportement en s’adaptant à ses demandes et ses besoins.
Certaines façons de s’y prendre sont plus appropriées et constructives que d’autres.
Vers 18-20 mois, l’activité de l’enfant est caractérisée par son désir d’expérimenter sa motricité et sa dextérité, de manipuler les objets souvent sans douceur et de les endommager, voir de se mettre physiquement en danger en tentant des entreprises hasardeuses (comme se mettre debout sur une chaise...).
L’enfant présente également un attrait pour ce qui lui est présenté comme sale par les adultes, comme sauter dans les flaques d’eau, se barbouiller de peinture, de nourriture... Cette motricité « brute » se voit bien souvent contrecarrée par les parents ou les professionnelles qui les accueillent, sous prétexte qu’elle dérange trop leur espace ou leur confort, cela pouvant les amener à sanctionner constamment l’enfant en mettant des interdits drastiques sur chacune des initiatives motrices, au risque d’entraver le contrôle de sa motricité, de son corps.
Françoise Dolto, en 1982, s’exprimait à ce sujet : Il est important de respecter a minima le "faire" de l’enfant à ce stade, c’est-à-dire de lui permettre de déchirer (du papier journal, par exemple...), de détruire, de casser, mais bien sûr en choisissant des objets de peu de valeur, en faisant la part du jeu et en protégeant de son atteinte les objets précieux ou dangereux pour lui. Cette activité spontanée lui donne du plaisir et doit être le plus possible respectée. » Proposer des activités telles que les jeux de transvasement (eau, semoule, sable...), de manipulation (pâte à modeler), ainsi que des « jeux moteurs partagés qui lui permettront un apprentissage du contrôle de la motricité dans le plaisir ».
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Re: Propreté chez l'enfant
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Porter une attention toute particulière aux premiers signes annonciateurs d’une démarche volontaire vers l’acquisition de la propreté : l’enfant signale à l’adulte quand il est sale, il ne veut plus de couches ou parfois les enlève.
Sortir le pot est alors judicieux. expliquer à quoi il sert, ou bien, montrer les toilettes et ce qu’on y fait.
L enfant pourra s’asseoir sur le pot tout habillé au début (faire connaissance avec l’objet pour se rassurer), y mettre la poupée ou le « doudou » (jeu symbolique : faire semblant), jouer à imiter les grands.
Encourager l’enfant à enlever sa couche lorsqu’il exprime le souhait de s’asseoir sur les toilettes ou sur le pot, sans juger du résultat.
Éviter les récompenses, cela contredit l’idée que c’est un besoin physiologique personnel. Valoriser l’enfant qui demande le pot même s’il y va trop tard (cela veut dire qu’il sent, mais ne gère pas l’urgence).
Ne pas lui demander d’attendre quand il exprime son envie, car elle est souvent urgente. Verbaliser ce qui se passe en utilisant des mots simples : « On dirait que tu as envie de faire pipi, tu peux venir le faire sur le pot », ou « Tu vois, tu as fait (pipi ou caca) dans ton pot. C’est bien, tu grandis. »
Favoriser l’autonomie en demandant aux parents des vêtements pratiques (éviter les bodys, salopettes, etc.), en rendant le pot accessible dans les toilettes (porte ouverte, lumière si besoin).
Laisser à l’enfant la possibilité de jeter la couche lui-même dans la poubelle ou le laisser tirer lui-même la chasse d’eau, sauf si l’enfant en a peur.
Lui laisser le choix du support sur lequel il se sent le plus à l’aise et le plus confortablement assis (pot ou WC avec un réducteur et un marchepied), ainsi que le temps qu’il souhaite y rester.
Dans la mesure du possible, laver et remettre la couche aux plus grands dans la position debout, afin de marquer la différence avec les plus petits.
Adopter des propos adaptés et positifs : le caca (ou le pipi) est naturel ! Ne pas se plaindre des mauvaises odeurs. Expliquer à l’enfant ce qui se passe dans son corps : transformation de la nourriture et évacuation des déchets inutiles. L’adulte peut inventer une histoire ou s’aider d’un livre pour enfants.
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Re: Propreté chez l'enfant
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Adopter des propos adaptés et positifs : le caca (ou le pipi) est naturel ! Ne pas se plaindre des mauvaises odeurs. Expliquer à l’enfant ce qui se passe dans son corps : transformation de la nourriture et évacuation des déchets inutiles. L’adulte peut inventer une histoire ou s’aider d’un livre pour enfants.
Ne pas le contraindre et le laisser plus de dix minutes sur le pot, ce qui risque de l’éloigner de l’objectif principal qui est de ressentir et de percevoir son besoin, afin de pouvoir le soulager.
Respecter sa pudeur et son intimité. Ne pas déplacer le pot dans la maison, mais le laisser dans les toilettes. Faites-vous vos besoins devant les autres ?
Accepter les régressions et ne jamais lui retirer sa confiance et la vôtre. Dédramatiser en cas d’accident, ne pas le gronder ou le punir.
VI. – L’ENFANT AU CŒUR DES ENJEUX D’ADULTES
En tant que professionnelle, l’assistante maternelle peut aider les parents qui s’interrogent. Les parents veulent que leur enfant soit propre quand leur entourage, leur éducation ou leur désir les y poussent, et souvent dans la perspective de l’entrée à l’école.
Les mères ne peuvent pas être insensibles à toutes les pressions s’exerçant sur elles pour les inciter à faire comme les autres, en commençant souvent trop tôt.
Ces pressions sont souvent multipliées dans l’entourage proche de la part de leur propre mère et belle-mère, qui peuvent, par-dessus le marché, leur préciser qu’elle-même ou son mari ont été propres beaucoup plus tôt.
Cependant, pour leur enfant, ce moment peut survenir à des âges très variables, entre 2 ans et demi et 4 ans, voir plus. L’assistante maternelle peut les déculpabiliser, dédramatiser et relativiser la situation en les invitant à :
s’informer sur les données récentes à ce sujet, comme la pédagogie de Lóczy-Emmi Pikler, et les dernières découvertes scientifiques sur le cerveau humain ;
échanger avec d’autres parents ou professionnels : le pédiatre, la puéricultrice de PMI... ;
prendre de la distance par rapport à leur propre histoire et à leur entourage.
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Re: Propreté chez l'enfant
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La professionnelle peut aussi aider les parents à vivre plus sereinement cette étape, en les informant des besoins de leur enfant (utiliser ses observations sur la maturité individuelle de l’enfant), en entendant leurs préoccupations, sans les juger.
Une forme de rivalité, de compétition implicite, peut naître entre l’assistante maternelle et la maman, de femme à femme. D’un côté, instinctivement, la mère craint que la professionnelle ne soit pas suffisamment à l’écoute des besoins de son enfant (s’il refuse le pot chez l’assistante maternelle et l’accepte à la maison) ; et, en même temps, elle redoute que son enfant s’attache trop à celle qui le garde, que cette dernière soit plus compétente qu’elle (surtout si son enfant refuse à la maison et fait chez « nounou »...). Un vrai paradoxe ! Comme si, pour certaines mères, la bonne pratique de la fonction maternelle était prouvée par la capacité de faire acquérir assez tôt la propreté à leur enfant. En raison de l’importance de cette étape, elle doit être débutée par les parents, en tant que premiers éducateurs de l’enfant, sur des temps de week-end ou de vacances. L’assistante maternelle ne fera le relais que lorsque les parents seront prêts, l’auront commencée avec leur enfant, et lui auront indiqué leur façon de s’y prendre.
Elle doit garder à l’esprit que la continuité maison/assistante maternelle est indispensable et passe par un dialogue régulier avec les parents, afin de parler des premiers essais, de la volonté et de la participation de l’enfant, de ses observations, des retours en arrières éventuels.
Tout cela avec bienveillance, sans dire de l’enfant qu’il est « lent », « en retard », « pas dégourdi », « qu’il veut rester un bébé »...
La professionnelle ne doit pas oublier que les mots qu’elle emploie ont de l’importance et qu’elle doit y faire attention, formuler ses phrases avec tact et douceur, afin de ne jamais dévaloriser les parents et les enfants.
Gérer les craintes des parents et les rassurer si besoin font partie de son métier, elle doit gagner leur confiance et ils doivent lui accorder la leur, qui ne sera d’ailleurs jamais pleinement acquise.
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Re: Propreté chez l'enfant
(suite et fin du message)
Un réajustement des pratiques parentales et, ou, professionnelles pourra être discuté en fonction des réactions de l’enfant. Ainsi, parents et assistante maternelle pourront œuvrer pour l’intérêt, l’équilibre et le bien-être de l’enfant. Une bonne entente entre l’assistante maternelle et les parents n’est pas une évidence. C’est une relation qui se construit au fil du temps et qui demande de l’énergie, de la curiosité et de l’investissement de part et d’autre. Certaines peuvent être éprouvantes, mais néanmoins enrichissantes et formatrices.
L’harmonie co-éducative qui règne entre l’assistante maternelle et les parents est indispensable au bien-être de l’enfant et lui permet de mieux vivre la séparation avec ses parents d’une part, et influencera de façon positive la qualité de ses acquisitions, d’autre part.
VII. – PAS DE PRÉCIPITATION
Lorsque les trois conditions de maturité sont réunies, l’acquisition de la propreté peut être débutée en collaboration avec l’entant et ses parents.
Ce n’est pas un dressage, mais un accompagnement bienveillant de l’enfant dans sa compréhension des choses, dans la perception de ses sensations corporelles (je sens que j’ai envie de faire...) pendant lequel la professionnelle va le guider avec des mots, des exemples, des jeux, des activités motrices, des lectures.
La perspective de l’entrée à l’école ne doit pas faire perdre de vue le bien-être de l’enfant, d’autant que l’acquisition de la propreté et la fourniture d’un certificat médical d’aptitude n’apparaissent plus dans les textes comme conditions d’entrée à l’école : « Tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l’âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande. »
Bonne lecture
Coquelicot
Re: Propreté chez l'enfant
Merci
Re: Propreté chez l'enfant
Je suis bien d accord avec ton texte coquelicot59
Si l enfant est en demande je le mets sur le pot ou wc en aucun je vais le forcer
J explique aux parents que s est un apprentissage et non un "dressage" l acquisition de la propreté,mais certains parents on la pression surtout des mamies "mais comment a 2 ans et demi il est toujours pas propre??
merci à toutes de vos réponses
Bonne journée les assistantes mat
Re: Propreté chez l'enfant
Bonjour,
Non il ne s'agit même pas d'un apprentissage. Voici ce qui est noté :
Il s’agit d’une disposition naturelle inscrite dans le développement ordinaire des enfants et non d’un apprentissage d’une habitude, ou de l’appropriation d’une nouvelle connaissance, et encore moins d’un dressage.
Bonne journée
Coquelicot
Re: Propreté chez l'enfant
Bonjour,
Juste partager le cas des enfants que je garde.
Deux enfants, un qui a eu 3 ans depuis février et l'autre 3 ans le mois prochain.
Les 2 portent encore la couche. Aucunes initiatives des parents sur le sujet.
Une fois j'ai voulu en toucher un mot pour l'enfant qui a déjà eu ses 3 ans, la maman m'a répondu que ses sphincters ne sont pas matures.
Je ne suis pas médecin, mais j'émets un gros doute sur cette explication.
Après, chez moi, je les fais passer aux toilettes d'une manière assez simple et normale, un peu comme à l'école et un des deux fait pipi et grosses commissions aux toilettes.
J'ai transmis l'info aux parents mais il me semble qu'ils n'ont pas envie de gérer cela. Peut-être n'ont-ils pas envie de se confronter à un accident!
Bref, j'estime les aider à avancer de ce côté, à faire comme je fais en les faisant passer aux toilettes.
Cela, je le fais depuis mi-mars.
Je constate aussi qu'aucun des enfants ne manifeste l'envie de se faire changer la couche lorsque celle-ci est souillée. En somme si je ne les changeais pas régulièrement, ils ne seraient pas dérangeaient par la couche pleine.
Pour ma part, ça fait un peu bizarre de changer la couche à un enfant de 3 ans comme à un nourrisson, c'est à dire sur la table à langer, vu comme ils sont grands.
Alors parfois je les change debout lorsque c'est que du pipi et je le fais parfois aux toilettes comme pour les habituer avec les toilettes. Peut-être je fais fausse route!
Ils son tous deux inscrits pour la rentrée scolaire en septembre prochain. D'ici là ils auront certainement acquis la propreté de leur bon vouloir.
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